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C’est elle qui a remis sur roues la mode des petits roadsters 2 places au début des années 1990 : en un peu plus de 30 ans, la MX-5 est devenue une véritable icône au nez et à la barbe des Anglais, passés maîtres du genre dans les années 1950 à 1970. Dans sa version NC, soit la troisième génération, elle se fait plus désirable que jamais. Surtout dans sa série limitée 3rd Generation Limited Edition, qui inaugure le lancement de la nouvelle robe en 2005.

Après la décennie 1980, les voitures plaisir sont principalement des sportives, plus ou moins grandes, portées par le mythe de la Golf GTI, née en 1976. Les cabriolets, pour la plupart d’entre eux, sont rentrés dans le rang avec une offre prioritairement orientée sur des 4 places (ou 2+2). Du côté des roadsters, quelques survivants persistent (Alfa Romeo Spider, Fiat X1/9) et d’autres tentent leur chance, avec plus ou moins de succès (BMW Z1).

De façon inattendue, c’est le pays du Soleil Levant qui va redonner à cette catégorie ses lettres de noblesse. En 1989, Mazda présente un modèle qui ne cache en rien son inspiration des meilleurs roadsters anglais des années 1960 : 2 places, moteur vif, propulsion, excellente répartition des masses (50/50), faible inertie en virage, et surtout prix abordable. Son petit nom ? MX-5 en Europe, Miata en Amérique et tout simplement Roadster au Japon.

Le succès et la concurrence (Fiat Barchetta, BMW Z3) au rendez-vous, la firme d’Hiroshima présente la troisième génération de son petit cabriolet en 2005, après une v2 qui avait déjà vu disparaître les phares rétractables pour des questions de réglementation sécuritaire. Très subjectivement, l’intégration de ses phares au bouclier avant lui vont à ravir, son regard est plus espiègle que jamais ! « Elle a un côté Flash McQueen » me souffle Sébastien, le propriétaire de notre modèle du jour. Ah oui, c’est peut-être de là que vient l’impression d’espièglerie.

Ergonomie japonaise

Dans cette version 3rd Generation Limited Edition, elle n’en a d’ailleurs pas que le regard. Mais la couleur aussi : un magnifique « Velocity Red Mica » propre à cette série limitée à 3 500 exemplaires, et dans un état irréprochable près de 18 ans après sa sortie d’usine. Qualité japonaise oblige. Si le cockpit me tend ses baquets tout de cuir rouge tendu, je reste encore à tourner autour, appréciant les reflets du soleil d’avril sur le métallisé de ce rouge profond.

D’une main experte, notre hôte déverrouille la capote et tout aussi habilement replie le petit toit souple. Déçu au départ de ne pas disposer d’une capote électrique, je ne peux que m’incliner : ce serait superflu, tant sa manipulation est simple, à l’ouverture comme à la fermeture. Même assis au poste de pilotage. À noter à ce sujet que la manipulation est possible moteur en marche, mais uniquement si l’auto n’est pas en mouvement.

À l’intérieur, malgré son âge, rien n’a bougé en près de deux décennies. Et c’est tant mieux car tout est à sa place. C’en est presque incroyable : au volant comme sur le siège passager, on se sent à bord de cette Miata comme dans un cocon, une évidence automobile. Petit conseil toutefois : quelques séances d’abdominaux régulières ne seront pas de trop pour s’extraire « dignement » de la belle, tant les sièges sont au ras du sol. On peut toujours s’aider de ses bras, mais le déroulé de corps n’en sera que moins fluide. La classe, ça se mérite.

Va y avoir du sport

Sous le capot, c’est un 1 998 cm³ qui officie : 160 ch à 6 700 tr/min (10 cv), 188 Nm à 5 000 tr/min. Avec un poids contenu de 1095 kg, la vitesse de pointe s’annonce à 210 km/h. De quoi se faire plaisir. Avec une telle carte d’identité, on resterait toute la journée à admirer les entrailles du bolide. À ce ceci près… qu’on ne voit rien, ou presque. En 2005, les caches en plastique sur le groupe motopropulseur étaient déjà de mise. La MX-5 n’échappe pas à la règle. Tant pis, utilisons un autre sens que la vue. Passons à l’ouïe.

Au lancement, c’est feutré mais prometteur. Une petite manœuvre et nous partons en balade avec le propriétaire au volant. Une mise en bouche qui permet de prendre ses marques avant de passer derrière le cerceau. Dès les derniers signes d’urbanisme derrière nous, le moteur prend ses tours sans rechigner et c’est parti pour la balade… sportive. Pas besoin de turbo quand on a du coffre ! Les quelques virages rejoignant les Andelys à Château-Gaillard (Eure) sont avalés sans même nous en rendre compte, dans des franches poussées et une sonorité enivrante.

À ce rythme en revanche, la fréquence de ravitaillement se réduit considérablement. « En conduite sportive, elle monte à 10 l/100 km » précise Sébastien. Aïe, en effet, dans une si petite et si légère auto, cela commence à faire. En mode balade, environ 8 litres suffisent, semble-t-il. C’est déjà mieux. Le temps d’une pause photographique, et c’est à mon tour de prendre le volant.

Je signe où ?

Sortie en 2005, la MX-5 NC est de conception très moderne évidemment. Mais rares sont les autos proposant une prise en main aussi naturelle. À peine démarré, on se sent immédiatement à son aise : le volant très vertical est idéal, l’assistance de direction est parfaitement calibrée, le guidage de boîte est viril mais agréable et le maintien des sièges répond aux attentes de tous types de gabarits, même imposants.

De mon côté, je décide d’adopter le mode balade, sous le soleil normand. Un registre que l’auto accepte aussi bien que la conduite sportive. Quel que soit le régime, grâce à son couple suffisamment généreux, le moteur répond aux sollicitations du pied droit, sans heurt et sans reproche, ce qui fait de cette MX-5 une excellente compagne du quotidien, sans nécessité de recourir constamment à la boîte de vitesse.

Mais déjà notre destination pointe le bout de son nez. Ces derniers kilomètres en zone urbaine me confirment mon sentiment de départ : la MX-5 s’adapte à son conducteur, à son humeur et ses envies du jour, et non l’inverse. Même le coffre est suffisant pour un week-end à deux… Que demander de mieux à un roadster ?

Sébastien, le propriétaire

« Un coup de tête, ou presque, après une période professionnelle éprouvante. Mais sans aucun regret aujourd’hui. Finalement, la seule difficulté que je rencontre avec cette auto, c’est prendre garde à alterner équitablement les balades avec mes deux fils, qui adorent se retrouver sur le siège passager, notamment lors des rassemblements du Club MX-5 France ! »

Infos et chiffres

MX-5 modèle NC « 3rd Generation Limited Edition » (2005) : 3 500 exemplaires dans le monde, dont 40 pour la France. Nombreuses importations en seconde main, dont notre modèle du jour (origine Allemagne).

Sur la base de la finition « Performance » de série :

  • Spécificités extérieures : couleur unique “Velocity Red Mica” (spécifique à la série limitée) ; jantes en alliage 17″ spécifiques à 5 branches doubles “Sword Silver” (absentes le jour de l’essai) ; prise d’air avant et phares anti-brouillard cerclés de chrome ; poignées de portes et entourage du pare-brise chromés ; phares au xénon avec lave-phares ; suspension BILSTEIN, barre avant anti-rapprochement.
  • Spécificités intérieures : sellerie en cuir bicolore rouge/noir ; système audio Bose avec chargeur 6 CD ; plaque numérotée sur console ; inserts aluminium sur planche de bord.

Motorisation 2.0 16v

  • 1998 cm3 (87,5 x 83,1 mm) – 160 ch à 6700 tr/min – 188 Nm à 5000 tr/min – 210 km/h – 10 cv – 1095 kg.