Restauration Renault Caravelle 1963
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1963 : un jeune ingénieur s’offre LA voiture qu’il fallait posséder pour être, au sens propre comme au figuré, dans le vent : une Renault Caravelle flambant neuve. Quelque un demi siècle plus tard, le cabriolet est toujours dans son garage. Mais pas celui d’origine : la voiture a connu une retraite méritée à Arcachon, avant d’être définitivement arrêtée. Jusqu’à ce jour de 2017.

Le hasard fait parfois bien les choses. C’est ce qui est arrivé à Yvon, jeune retraité, qui a déniché cette Caravelle par l’intermédiaire de son fils, qui travaillait chez le propriétaire de la fameuse Caravelle. L’affaire est entendue rapidement et la voiture repart pour la région qui l’a vue grandir : l’Île-de-France. En sortie de grange, un tel voyage ne s’improvise pas, et c’est sur un plateau que la belle fait le voyage.

Car belle, la voiture l’est restée. Elle a même troqué son costume gris pour une robe rouge toute neuve à son arrivée au bord de l’océan. Un océan qui, justement, sera la cause de certains de ses malheurs, très vite repérés par le nouveau propriétaire. Il faut dire qu’à peine le grand nettoyage préalable lancé, le pot d’échappement lui est resté dans les mains. Mais pas de quoi inquiéter notre hôte, pour qui la mécanique n’a aucun secret, et qui dispose dans son garage de tout l’outillage nécessaire pour redonner vie à sa première voiture de collection.

Le chantier démarre comme il se doit par le redémarrage du moteur (non bloqué). Niveau d’eau et d’huile, carburateur, tête d’allumeur, pompe à essence, faisceau, batterie, boîte de vitesses : rien n’échappe à l’œil et aux mains expertes d’Yvon, afin que le groupe motopropulseur retrouve une seconde jeunesse.

Mais avant d’accélérer, mieux toujours s’assurer de pouvoir freiner : les freins constituent le second chantier, avec en particulier un usinage en règle (et à la maison) des étriers de frein. Pour l’ensemble de ces travaux, Yvon l’assure : « les pièces restent facilement disponibles et à des prix raisonnables ».

La Caravelle n’a pas aimé l’océan

À ce stade, reste la question de l’océan et son implication dans cette restauration. La recette est assez simple : une voiture des années 1960 peu protégée, de l’eau, du sel et du sable. Inutile d’être devin pour comprendre ce qu’il a pu advenir des dessus fins de la petite Renault, transformés en véritable dentelle.

Rien d’impossible évidemment pour notre mécano chevronné, mais les dégâts sont tout de même nombreux et impressionnants. Tandis que côté carrosserie, si l’ensemble est plutôt sain, les casquettes de phares ont aussi droit à un petit lifting, au même titre que les bas de caisse, également rongés par la rouille.

L’intérieur d’origine étant en parfait état, le dernier détail avant de prendre la route est la réparation du compteur kilométrique, une formalité pour Yvon. Depuis, « ce n’est que du bonheur » aux dires du propriétaire. La Caravelle est toujours prête à partir en balade, y compris les plus longues : « 500 kilomètres ne lui sont pas peur ».

Quant à la finalité, Yvon est très clair : « la voiture n’est pas en état concours mais elle est très belle, et rend le service qu’on lui demande. À savoir profiter de rouler cheveux au vent, et se faire plaisir ». Et sur la question de la valeur sur le marché de son véhicule, Yvon élude : « je compte bien la garder, et me faire plaisir encore longtemps à son bord, donc je ne me pose pas la question ».